•  Le coeur cousu, Carole Martinez

     

        4ème de couverture : Dans un village du sud de l'Espagne, une lignée de femmes se transmet depuis la nuit des temps une boîte mystérieuse...
    Frasquita y découvre des fils et des aiguilles et s'initie à la couture. Elle sublime les chiffons, coud les êtres ensemble, reprise les hommes effilochés. Mais ce talent lui donne vite une réputation de magicienne, ou de sorcière. Jouée et perdue par son mari lors d'un combat de coqs, elle est condamnée à l'errance à travers une Andalousie que les révoltes paysannes mettent à feu et à sang. Elle traîne avec elle sa caravane d'enfants, eux aussi pourvus - ou accablés - de dons surnaturels.

     

        Mon avis : Ce livre acheté par hasard au détour d'une librairie et lu bien plus tard après m'a surpris par bien des aspects.

    Il conte l'histoire de Frasquita Carrasco à travers les mots de sa plus jeune fille dans une Espagne du sud, déchirée entre croyances, légendes et guerres paysannes. On retrouve dans ce bouquin une ribambelle de personnages tous autant surprenants les uns que les autres, à commencer par Frasquita et sa mère, dont on ne peut parler sans faire référence aux générations et générations antérieures des femmes de leur famille. En effet, elles se transmettent de mères en fille, depuis de très longues années, une boîte qui s'ouvre sur le don que chacune d'entre elle possède ainsi que des prières qui ont pour but de les aider dans leur quête du bonheur mais qu'elle ne doivent utiliser que dans de très rares cas. Frasquita à ainsi découvert dans la boîte tout un matériel de couture qui lui permet de coudre des étoffes des plus belles et raffinées mais également de recoudre un homme, de rapiécer un coq, de rassembler des âmes étiolées... Il y a également tous les enfants, toutes ces filles et ce fils unique qui ont chacun une destinée bien tracée et qui s'y engagent sans jamais se retourner. Ou encore ces hommes qui ont de côtoyé Frasquita, chacun différent du précédent.

    J'ai adoré cet éventail de personnalités. Pas forcément très poussés, et d'ailleurs, je n'ai pas réussi à vraiment m'attacher à une seule d'entre elles mais j'ai aimé faire ce voyage, cette quête en leur compagnie.

    Ce roman est un conte pour adulte où il fait bon retrouver des éléments fantastiques, comme une enfant qui naît avec des plumes, une autre qui n'évolue que dans la lumière, cette capacité de marcher sans s'arrêter, encore et encore. Le tout mêlés à des réalités cruelles telles que la pauvreté du sud du pays, ces guerres qui ne sont pas sans rappeler la guerre civile qui a déchiré l'Espagne durant de longues années ou encore ce concept de de mettre en jeux ses biens, y compris sa femme. 

    Les évènements s'enchaînent à une vitesse assez impressionnante et on ne voit pas les années passer dans ce bouquin. Pourtant, paradoxalement, je me suis vue le lire et j'ai d'ailleurs eu beaucoup de mal au début. Peut-être trop de longueur... Ou juste pas le bouquin qu'il me fallait... Je ne sais pas bien, mais passé la moitié du récit, c'est allé beaucoup mieux. 

    Je le conseille pour un dépaysement complet et une envie de fantastique pas trop fantastique ! ;)

     

    Editeur : Gallimard

    Parution française : 2011

    Nb de pages : 440

    Prix : 9€

     


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  • Retour à Little Wing, Nickolas Butler

     

     

        4ème de couverture : "Ces hommes qui sont tous nés dans le même hôpital, qui ont grandi ensemble, fréquenté les mêmes filles, respiré le même air. Ils ont développé une langue à eux, comme des bêtes sauvages."

    Ils étaient quatre. Inséparables, du moins le pensaient-ils. Arrivés à l'âge adulte, ils ont pris des chemins différents. Certains sont partis loin, d'autres sont restés. Ils sont devenus fermier, rock star, courtier et champion de rodéo. Une chose les unit encore : l'attachement indéfectible à leur ville natale, Little Wing, et à sa communauté. Aujourd'hui, l'heure des retrouvailles a sonné. Pour ces jeunes trentenaires, c'est aussi celle des bilans, de la nostalgie, du doute...

     

        Mon avis : Quelle ne fut pas ma surprise en recevant ce bouquin et c'est avec plaisir et enthousiasme que je m'y suis plongée dedans. 

    Retour à Little Wing peint le portrait d'une bande d'amis trentenaires, qui se retrouvent enfin alors que leurs vies ont suivis des chemins radicalement différents. Qui dit retrouvailles, dit bonheur, souvenirs, mais aussi parfois tensions, querelles et rancœurs. 

    Chaque chapitre du roman est narré par un de ces cinq personnages qui nous emmènent au fil des pages dans leurs souvenirs et leurs pensées quant aux évènements qu'ils traversent. A la fin d'un chapitre, petit suspens pour savoir quel sera le narrateur suivant et son point de vu, ses sentiments. J'ai totalement adhéré à ça !

    Tout commence avec le mariage de Kip, ancien courtier en bourse à Chicago, revenu s'installer à Little Wing pour célébrer cette union et s'y installer de nouveau. Tous les amis sont conviés, y compris Lee, le musicien de la bande devenu une célèbre rock star. Il y a aussi Ronny, le champion de rodéo victime de son succès tombé dans les bras de l'alcool jusqu'à si perdre et puis enfin, il y a Hank et sa femme Beth, qui tentent de s'en sortir avec leur ferme.

    Les discordes entre ces copains sont sous-entendues tout au long du roman mais ont ne les comprend pourtant entièrement qu'à la toute fin, quand elles se dénouent enfin. Ils ont tous une personnalité très travaillée, complexe, ce qui se ressent et on se laisse emporter sans soucis au fil de ces pages qui sonnent justes. Little Wing, c'est une histoire d'amitié, d'amour, de relations, mais pas seulement ; on se rend compte, tout comme les personnages, que grandir n'est pas qu'une simple histoire de temps qui passe, que tout n'est pas immuable et les choses changent, avec ou sans nous. 

    Autre chose qui m'a totalement séduite, c'est la description de cette campagne américaine peinte par Nickolas Butler. Ne connaissant pas ou très peu le Midwest, j'ai été totalement séduite par ces paysages sauvages, ces villes minuscules où tout le monde se connaît et qui finalement sont comme un cocon pour leurs habitants. Pourtant, j'ai parfois eu l'impression qu'elles pouvaient être étouffantes, se refermer comme un piège. 

     

     

    Editeur : Autrement

    Parution française : 2014

    Nb de pages : 444

    Prix : 22€ 

     

    Un grand merci à Priceminister, à Oliver et aux éditions Autrement pour m'avoir permis de lire ce livre lors des Matchs de la Rentrée Littéraire !


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  • Le sourire des femmes, Nicolas Barreau

     

        4ème de couverture : Encore sous le coup du départ soudain de son compagnon, Aurélie remarque dans une librairie un roman intitulé Le sourire des femmes. La lecture passionnée de ce livre, où elle se reconnaît dans le personnage principal, la sauve du désespoir. Aussi décide-t-elle de remercier l'auteur en l'invitant au restaurant. Mais rencontrer l'écrivain par l'intermédiaire de son éditeur se révèle compliqué.

     

        Mon avis : Le Sourire des femmes est l'histoire d'Aurélie, une jeune femme blessée par les évènements qui ont récemment bouleversé sa vie, que ce soit le décès prématuré de son père où le départ de son ami alors qu'elle imaginait déjà la fin de ses jours en sa compagnie. Un femme qui trouve un réconfort inattendu dans la lecture d'un bouquin lors d'une période de vie difficile.

    Aurélie se reconnaît dans la lecture de ce bouquin déniché dans une petite librairie de Paris, un jour de pluie alors qu'elle cherchait à fuir un importun. Elle s'y reconnaît jusqu'aux plus petits détails de sa vie, que ce soit sa robe préféré ou le nom du restaurant qu'elle tient de son père. Le sourire des femmes est un livre qui la marque à un point tel qu'elle souhaite en remercier l'auteur à n'importe quel prix et ce pour essayer également de comprendre quel est le lien qui les unit.

    André Chabanais, quant à lui, est l'éditeur français de ce fameux livre, et c'est à ce titre qu'il va rencontrer Aurélie. Oui, sauf que non content d'en être l'éditeur, il en est le réel auteur. En effet, suite à une remarque de son patron, il écrit ce bouquin romancé autour d'une femme aperçue un jour dans un restaurant et invente un auteur anglais ne soupçonnant pas le succès futur du livre. S'ensuit alors un ensemble de péripéties pour ces deux jeunes gens qui finiront tout de même par trouver le bonheur.

    Le sourire des femmes de Nicolas Barreau est un roman qui mêle habillement trois domaines fascinants dont deux qui me touchent tout particulièrement, à savoir la cuisine, la lecture et le milieu de l'édition.

    La cuisine est présente du début à la fin, tout d'abord de part le métier de l'héroïne ; elle tient un petit restaurant familial, Le Temps des cerises, tout près du boulevard Saint-Germain, mais aussi grâce aux nombreuses descriptions offertes par l'auteur au fil des pages, lors du repas à La Coupole par exemple et enfin grâce au petit carnet de recettes présent dans les dernières pages (d'ailleurs j'ai regretté de ne pas avoir lu ce livre avant la st Valentin pour le menu qu'il propose..).

    La lecture, ensuite, n'est pas vraiment le domaine d'Aurélie, mais plutôt celui de Bernadette, la meilleure amie au grand cœur qui peine pourtant à consoler sa comparse. Ce n'est pas son domaine jusqu'à ce qu'elle découvre ce bouquin qu'elle dévore (c'est le mot...) en une seule nuit.

    A partir de là, on se laisse également entrainer dans le milieu de l'édition avec André, éditeur pour les Éditions Opales. Maison d'édition qui se réjouit de publier le livre à succès de Robert Miller, auteur anglais qui se plaît à écrire sur Paris pour son premier et à priori unique roman.

    Ce mélange de domaines qui plaisent aux lecteurs est, à mon avis, un  coup de maître pour Nicolas Barreau qui incite le lecteur à choisir celui qu'il préfère et avec le personnage fétiche. Ou alors le choix du "Je n'ai pas de préférences, ils sont tous géniaux !". J'avoue, c'est mon cas. J'ai apprécié Aurélie, son histoire compliquée et surtout l'attachement qu'elle porte à ce bouquin qui est signe d'un renouveau pour elle. Mais j'ai aussi adoré André, ses efforts désespérés de ne pas être découvert tout en manigançant pour conquérir la femme de ses rêves. Et enfin, j'ai bien rigolé avec le faux Robert Miller, l'anglais à Paris, attachant dans ses paroles, son humour et dans ses gestes.

    En bref, j'ai passé un très bon moment avec ce bouquin mais j'ai tout de même une interrogation aujourd'hui,

    Cher Nicolas Barreau, puisque ce nom d'auteur est emprunté, tout comme votre personnage André Chabanais qui publie sous le nom de Robert Miller, ce roman est-il quelque peu autobiographique ? Si oui, ce bouquin en devient encore mieux, car l'histoire qu'il raconte est très belle et touchante. Mais si non, ce n'est pas grave, et votre imagination s'applique peut-être jusqu'au nom d'emprunt, ce qui est bien joué.

     

    Merci aux Éditions Héloïse d'Ormesson et à Babelio pour cette Masse Critique.

     

    Editeur : Héloïse d'Ormesson

    Parution française : 2014

    Nb de pages : 285

    Prix : 18 €


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